NOTRE
HISTOIRE
1956
Le combat contre Rouvray
Raconté par Mr LAGUILLAUMIE
La lutte est toujours acharnée avec l'équipe de Rouvray, emmenée par le fin stratège, Robert Gallon, et il est toujours très difficile de gagner sur leur terrain cabossé et très en pente.
Un dimanche, avant le match, quelqu'un me donne des renseignements sur le gardien de but de Rouvray. C'est un gardien agile, mais il a quelques problèmes de vue et il ne voit pas venir les balles quand elles viennent de loin.
Avant le match, la consigne est donnée. Il faut tirer de loin ! Résultat à la fin du match 3-0 pour Appoigny! Ce sera une des seules fois qu'Appoigny battra Rouvray !
En 1958, lors de la finale UFOLEP, à Migennes, encore une fois, Appoigny a dû s'incliner. Pour ce match, les trois Laguillaumie d'Appoigny n'ont pas réussi à battre les trois frères Wolf de Rouvray, toujours dirigés par l'excellent tacticien, Robert Gallon !
Là, c'est nous qui prenons trois buts, sans en marque un seul ! La leçon est rude mais la bonne humeur restera de mise et nous nous préparerons encore mieux pour les prochaines revanches !
Un carton plein à Egreville
Une année, pour le dernier match de la saison, la première place du classement se joue entre Egreville (Seine-et-Marne) et Rouvray. Si Egreville perd, c'est Rouvray qui est champion !
Nous partons à Egreville en car. Nous ne sommes pas très rassurés car Egreville est une très bonne équipe qui bénéficie de la présence de joueurs parisiens.
Pour notre part, nous avons une équipe modeste, malgré deux renforts de qualité venus de l'A.J. Auxerre, un défenseur, Bonhomme, et un avant-centre rapide et opportuniste, Jean-Pierre Soupeaux, le fils de l'ancien avant-centre de l'AJA, Constant Soupeaux.
Dans le car, il y a un espace pour mettre les bagages. En regardant cet espace, Roger Soule, qui ne donnait pas cher de notre peau, nous dit : Est-ce qu'on aura assez de place pour ramener tous les buts qu'on va prendre ?
Le match commence et, d'emblée, nous sommes dominés. Egreville donne de tous feux. Mais, ce jour-là, on a un Jean Chantier exceptionnel dans les buts. Comme d'habitude, il a posé son corbeau apprivoisé sur un coin des poteaux de buts et il fait le pitre en jouant. Egreville s'acharne, mais rien ne rentre.
Pour relâcher cette pression permanente, Jean, ainsi que les arrières, Marin et Jean-Jacques Tinès, procèdent à de longs dégagements en avant. Sur un de ces dégagements, la balle arrive dans les pieds de Soupeaux qui, depuis le milieu du terrain, file au but et... marque ! 1-0 pour Appoigny !
Egreville se rue alors dans notre camp. Jean continue à faire des prouesses et à dégager aussi loin qu'il peut. Nouveau dégagement, nouvelle échappée de Soupeaux, nouveau but! A la mi-temps, malgré une domination permanente d'Egreville, Appoigny mène 3-0 !
Après la mi-temps, on aurait pu penser qu'Egreville allait remonter la pente. Mais Jean veille toujours au grain et peu après la reprise, Soupeaux marque un quatrième but. Certains joueurs d'Egreville sont tellement écœurés qu'ils quittent le terrain ! Le score en reste là.
Au retour à la maison, je reçois un coup de téléphone de Robert Gallon, l'entraîneur/joueur de Rouvray, et la conversation s'engage :
- Monsieur Laguillaumie, pouvez-vous me donner les résultats du match contre Egreville ?
- 4-0
- Pour Egreville ?
- Non, non ! Pour Appoigny !
Robert est interloqué. Il n'en croit pas un mot et pense que je me moque de lui. Il insiste encore puis raccroche.
Un peu plus tard dans la soirée, il me rappelle à nouveau. Il a pris ses renseignements et se confond en excuses et en remerciements, car c'est grâce à cette victoire que Rouvray a gagné le titre.